Victime d'un chantage à la vidéo ? Tous les conseils à suivre pour mettre fin au chantage. Cliquez ici pour recevoir une aide personnalisée
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Faut-il porter plainte suite à un chantage vidéo ?

Dois-je porter plainte suite à une arnaque webcam ?

Lorsque l’on est victime d’un chantage en ligne, et surtout lorsque des contenus intimes ont été captés, les victimes se demandent souvent vers qui se tourner pour obtenir une aide. Par honte, l’entourage n’est pas souvent sollicité et les services de Police ou de Gendarmerie sont souvent peu disponibles pour les victimes. Les victimes d’arnaque à la webcam se posent des questions dont celle de savoir si il est légitime de porter plainte, si cela a une utilité ou non ?

Il est difficile de répondre à cette question de façon tranchée, et selon les nombreux retours que nous avons pu avoir de victimes, il y a du pour et du contre.

Les aspects positifs du dépôt de plainte :

  • Il permet d’avoir une trace de l’escroquerie des menaces de diffusion de la vidéos et contenus intimes.
  • Cela permet de se protéger en cas de répercussions dans le monde professionnel.
  • Cela permet parfois d’identifier des escrocs basés en France même si cela est rare.
  • Cela permet d’avoir une écoute et de ne plus se sentir seul.

Les aspects négatifs du dépôt de plainte :

  • Les conseils donnés par les forces de l’ordre sont parfois contre-productifs.
  • Les victimes sont parfois mal reçues et moquées.
  • Des consignes auraient donné de ne plus prendre ce type de plaintes à certains endroits.
  • Les escrocs sont à l’étranger et aucune suite n’est donnée.

Si vous souhaitez porter plainte, appelez les services de Police ou de gendarmerie le plus proche de votre domicile et demandez-leur s’ils prennent les plaintes.

Il arrive également que les services soient démunis face à ces situations et redirigent les victimes vers des sites d’information comme le nôtre.

A qui et comment signaler un cyber chantage aux autorités ?

Signaler un chantage internet aux autorités

Internet est un espace de liberté où toute personne peut échanger et s’épanouir. Les droits de chacun doivent y être respectés, afin que le web demeure un espace de communication et de respect. Malheureusement, les cyber-escroqueries sont de plus en plus répandues. Elles peuvent prendre différentes formes, mais ont toujours les mêmes conséquences, elles portent gravement atteinte aux victimes, que ce soit sur le plan financier ou psychologique, voire les deux.

Toute personne peut-être victime d’une cyberescroquerie via les réseaux sociaux, les sites de rencontre, les boîtes mail, etc. Ce qui est important quand on est victime de ce type de délit, c’est de pouvoir le signaler. Si vous êtes ou avez été vous-même victime d’une cyber escroquerie et porter plainte suite à une arnaque à la Cam, voici comment vous y prendre pour faire un signalement.

Faire un signalement auprès des autorités compétentes

L’escroquerie consiste à employer des moyens frauduleux pour contraindre une personne à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, ou à fournir un service, et cela est considéré comme un crime par la loi. L’auteur d’une escroquerie est passible de 5 ans de prison, ainsi que d’une amende d’un montant de 375 000 euros. C’est un délit grave qu’il faut impérativement signaler aux autorités compétentes, soit au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche de chez vous. Il s’agira alors de déposer une plainte de manière à ce qu’une enquête puisse être ouverte afin de retrouver le ou les escrocs et de mettre fin à leurs escroqueries. Car, en effet, si vous êtes victime d’une escroquerie, sachez que vous n’êtes certainement pas la première personne à être victime du malfaiteur, et que vous ne serez pas la dernière non plus. C’est pourquoi réagir, signaler est important.

Avant de vous rendre au commissariat ou à la gendarmerie pour votre dépôt de plainte, rassemblez les renseignements suivants :

  • Les références du transfert d’argent que vous avez effectué. S’il y a eu plusieurs transferts, munissez-vous des références de chacun d’entre eux.
  • Les références de la personne qui vous a escroqué, comme son adresse de messagerie, son adresse postale, le nom ou le pseudonyme sous lequel elle s’est présentée si c’est le cas, le numéro de téléphone, son adresse Bitcoin, ou tout autre élément la concernant. Si vous avez eu plusieurs échanges mails ou autres, imprimez-les et emmenez-les avec vous pour le dépôt de plainte.
  • Le numéro complet de votre carte bancaire dont vous vous êtes servi pour payer la somme demandée par l’escroc.
  • La référence de votre banque et de votre compte bancaire, et une copie du relevé de compte bancaire sur lequel figure le débit frauduleux.

Si vous avez en votre possession d’autres éléments pouvant aider à identifier l’escroc, amenez-les également. La démarche de porter plainte est valable pour tous les cas de cyberescroqueries.

Le signalement en ligne

Le chantage en ligne est un type d’escroquerie où le malfaiteur se sert de vidéos ou images compromettantes de sa victime (qu’il a récupérées par des moyens frauduleux et/ou trompeurs) dans le but de lui réclamer une somme d’argent. Si vous avez été victime de ce type de cyberescroquerie, il vous est possible de faire un signalement aux Autorités en passant par la plateforme du Ministère de l’Intérieur.

Avant d’effectuer votre signalement, faites des captures d’écran de tous les éléments pouvant prouver que vous êtes victime d’une cyberescroquerie, comme les messages que vous avez reçus du malfaiteur, les contenus avec lesquels il vous a menacé et qu’il faut effacer, etc.

Ensuite, dirigez-vous sur la plateforme du Ministère de l’Intérieur à l’adresse suivante : www.internet-signalement.gouv.fr.

Une fois sur cette page, cliquez sur « Signaler », vous serez dirigé sur une page d’informations quant au signalement, cliquez sur « Étape suivante » et laissez-vous guider. C’est très simple, vous ne rencontrerez aucune difficulté à faire votre signalement.

Si vous avez besoin de renseignements, notamment pour savoir si votre cas relève de ce type de criminalité, vous pouvez vous renseigner via le service Info Escroqueries au 0.805.805.817.

(prix d’un appel local depuis un poste fixe ; ajouter 0,06 €/minute depuis un téléphone mobile. Ce service n’est disponible que les jours de semaine.

Le signalement si la vidéo a été diffusée

Si l’escroc a mis sa menace à exécution et a diffusé la vidéo [ou image] compromettante sur Internet, voici comment signaler et réagir.

Si la vidéo a été mise en ligne sur un réseau social comme Facebook, Twitter, ou Instagram, vous pouvez contacter les administrateurs et leur demander de supprimer la vidéo en précisant que vous n’avez pas consenti à sa publication et que cette dernière vous porte atteinte.

Si la vidéo a été publiée sur un site web d’hébergement de vidéos comme YouTube, Dailymotion, etc., procédez comme pour les réseaux sociaux. Les sites web d’hébergement ont des services clients qui s’appliquent à répondre aux demandes de leurs utilisateurs.

Si au bout d’un mois vous n’avez obtenu aucune réponse de la part du site ou du réseau social, adressez-vous à la CNIL [Convention Nationale Informatique et des Libertés]. Pour cela rendez-vous à l’adresse suivante : https://www.cnil.fr/en/plaintes

Vous aurez directement accès à un formulaire de plainte.

Si le signalement n’a pas permis de retirer la vidéo compromettante d’Internet, plusieurs solutions s’offrent à vous pour tenter de la rendre moins visible. Vous pouvez notamment demander au moteur de recherche de déréférencer cette vidéo [ou image]. En effet, il existe un arrêt de la cour de justice européenne grâce auquel toute personne peut saisir les moteurs de recherche d’une demande visant à déférencer un contenu publié sans leur accord et auquel sont associés leurs nom et prénom. Si votre demande est refusée ou si le moteur de recherche ne vous a toujours pas répondu au bout d’un mois, adressez-vous à la CNIL.

De votre côté, vous pouvez aussi agir en créant du contenu positif et valorisant associé à vos nom et prénom. Cela permettra de déférencer le contenu en cause, il sera ainsi moins visible. Attention toutefois à ne pas communiquer de données personnelles autres que vos nom et prénom en créant ces contenus.

Exemple de faux documents envoyés par les escrocs

Arnaques vidéos et peur de la police

Beaucoup de victimes ont peur de porter plainte suite à une arnaque à la webcam, car elles ont peur d’avoir commis un acte répréhensible en se faisant enregistrer via la webcam dans une situation intime. Il n’est rien, elles sont victimes d’escroquerie, elle n’ont rien à se reprocher et ne doivent pas avoir peur de porter plainte contre ces escrocs.

Pourquoi se font ils passer pour la police ?

Les escrocs à la webcam savent que leurs victimes sont dans un état de stresse important et dans une urgence qui les empêche parfois d’analyser sereinement la situation. Ils profitent alors de cet état de sidération pour laisser penser que les victimes vont avoir des problèmes avec la justice. Les Brouteurs exploitent alors ces failles en envoyant de faux documents de police menaçants qui vont de ce sens.

Via ces faux documents, ils tentent plusieurs choses :

  • Faire encore plus peur aux victimes.
  • A se faire passer pour des policiers et demander des amendes.
  • A se faire passer pour des policiers et demander aux victimes de payer les escrocs pour mieux les traquer.
  • D’obtenir des informations personnelles supplémentaires sur les victimes.

Vous devrez partir du principe que tous les mails reçus viendront des escrocs.

Exemples de faux documents de justice utilisés pour les chantages à la webcam ?

Voici quelques documents types utilisés par les escrocs lors des arnaques à la webcam. Ces documents peuvent être envoyés par mail ou via divers logiciels de messagerie comme Skype, Hangout, Messenger…

Dans une situation de stresse importante, ces documents peuvent ajouter des craintes supplémentaires qui forcent les victimes à payer les rançons demandées dans l’espoir que cela cesse.

Faux document de justice d'une arnaque à la webcam
Faux avis d’inculpation venant du procureur de la République

 

Faux mail du ministère de la justice et chantage webcam
Faux mail du ministère de la Justice

 

Fausse signature mail d'un commissaire de Police
Fausse signature mail d’un commissaire de Police

 

Faux avis de recherche pour faire peur aux victimes
Faux avis de recherche pour faire peur aux victimes

Je suis contacté par la Police du Net

Arnaque à la webcam et police du net

Les victimes de chantages à la webcam hésitent souvent à porter plainte suite à une arnaque à la cam car elles craignent des actions judiciaires contre elles. Les escrocs ont réussi à leur laisser penser qu’elles auraient pu réaliser un acte illégal. Alors que ces personnes ont été filmées à leur insu par des escrocs, ces arnaqueurs tentent de leur faire croire qu’elles sont fautives et s’exposent à des poursuites. C’est le monde à l’envers, mais dans l’état de stresse dans lequel se trouve les victimes, l’opération est plus facile.

Police du net et chantage

La fausse Police du net va contacter les victimes de chantage à la vidéo via divers moyen de communication : mail, Skype, Messenger, Hangout…

L’objectif est toujours le même, faire croire à la victime qu’elle est en faute d’une manière ou d’une autre :

  • Suite à la capture de sa vidéo elle est victime d’exhibition sur internet.
  • La personne avec qui elle a eu une conversation sur webcam est mineure et ses parents portent plainte.
  • La personne avec qui elle a eu une conversation sur webcam s’est faire arrêter et il faut payer une caution.
  • La vidéo a été diffusée sur Youtube et il faut payer une amende.
  • Il faut payer les escrocs pour que la Police du Net puisse les traquer.

Toutes les excuses sont bonnes pour faire peur à la victime et l’amener à payer une somme d’argent.

Exemples de faux documents utilisés par la Police du net

Pour rendre leurs forfaits plus crédibles, les escrocs vont envoyer une multitude de faux documents pour justifier l’existance d’une Police du Net intervenant dans l’histoire.

Faux document d'interpol envoyé par le police du net
Faux document Interpol envoyé par la Police du Net

 

 

Avis d'accusation de la police
Faux avis d’accusation du ministère de la justice pour exhibition devant une mineure

 

Police du net et fausse plainte
Injonction à payer des frais pour annuler des plaintes de Police

 

 

Police du net
Fausse signature d’un commissaire de la police du net anti pédophilie

 

 

Fausse diffusion sur Youtube
Faux mail du procureur suite à une diffusion de video sur Youtube

Police Interpol et escroquerie sur internet

Je suis contacté par Interpol suite à un chantage vidéo

Les escrocs tentent de faire croire aux victimes qu’elles sont dans l’illégalité dans le but de les dissuader de porter plainte suite à une arnaque à la Cam auprès de la police et de les forcer à coopérer. Les victimes d’escroqueries à la webcam qui pensent avoir commis une faute se retrouvent seules face aux escrocs et on peut de demander de l’aide.

Le stratagème des escrocs est bien rodé, en laissant penser que les victimes sont dans l’illégalité elles peuvent les manipuler et les emmener à versé les sommes d’argent demandées

Quelles accusations sont proférées par Interpol ?

Les escrocs qui se font passer pour des agents d’Interpol vont faire croire à la victime qu’elle est dans l’illégalité pour plusieurs raisons.

  • Exhibition devant un mineur.
  • Diffusion illégale de contenu pornographique.
  • Que la personne vue en webcam a été arrêtée dans son pays.

Ils demanderont alors de payer des amendes pour stopper les procédures judiciaires ou demanderont de payer les escrocs pour mieux les traquer.

Ces arnaques sont bien organisées et jouent sur les peurs et la sidération des victimes qui se sentent seules et dans l’urgence face au chantage.

A la peur de voir sa vidéo intime diffusée, s’ajoute désormais une crainte judiciaire. Les Brouteurs savent très bien exploiter ces craintes.

Exemple de faux documents reçu d’Interpol

Les escrocs peuvent se faire passer pour la Police Interpol par divers moyen de communication.

  • Par mail
  • Par téléphone
  • Par Skype, Hanghout, Messenger, Facebook…

Si vous êtes victime de ce type de chantage, bloquez-les sans répondre, systématiquement. Vous n’avez rien à craindre, vous êtes la victime.

Exemple de courrier venant d'Interpol
Exemple de document Interpol en anglais utilisé par les escrocs

Que dit la loi sur le chantage en ligne ?

Arnaque avec la webcam et risques avec la justice

Les conditions du délit de chantage en ligne selon le Code pénal

Le chantage est constitué dès lors que :

  • le malfaiteur utilise un moyen comme la menace de rendre publics des faits portant atteinte à l’honneur ou à la considération d’une autre personne.
  • Qu’il y a eu une menace avant que les images compromettantes soient rendues publiques.
  • Ce que le malfaiteur menace de révéler doit concerner des faits de nature pouvant porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la victime, que ces derniers soient vrais ou non. Il y a chantage dès lors que la révélation du maître chanteur peut s’avérer nuisible pour sa victime du point de vue de sa réputation, sa position sociale et même sa e-réputation.

Si des menaces de violence sont formulées parce que la victime refuse de payer, ces dernières ne sont pas constitutives du chantage pour la loi. Le Code pénal les considère alors comme des tentatives d’extorsion de fonds ou de menaces de violence, ce qui est jugé différemment.

Autre élément constitutif du chantage, la poursuite d’un objectif tendant en l’obtention d’une somme d’argent ou d’un quelconque autre engagement, sous la menace de la révélation d’informations compromettantes.

Enfin, l’intention coupable est un élément constitutif du chantage. L’intention coupable est le fait que le malfaiteur agit délibérément, sciemment, en menaçant sa victime pour obtenir quelque chose d’elle.

Les sanctions

Encadré par la loi, le chantage en ligne est passible de peines de prison et d’amendes. En effet, l’article 312-10 du Code pénal prévoit que la peine que risque un individu se livrant à cette pratique est de 5 ans de prison ainsi qu’une amende d’un montant de 75 000 euros. Ces deux peines sont valables également en cas de simple tentative de chantage.

D’autre part, l’article 312-11 du Code pénal condamne encore plus fermement le maître chanteur si ce dernier met sa menace à exécution et rend public le contenu compromettant. Il encourt alors 7 ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros. Révéler le contenu est considéré comme une preuve aggravante de vouloir nuire psychologiquement à la victime. C’est, de plus, un acte prémédité, c’est pourquoi la loi se montre plus dure dans ce cas de figure.

Enfin, la loi prévoit d’éventuelles peines complémentaires à l’encontre du maître chanteur. Ce dernier peut notamment se voir interdire d’exercer une fonction publique, d’exercer des droits civiques, etc. C’est en fonction du délit et de la situation d’ensemble.

Comment réagir au chantage ?

  • Ne jamais répondre : La première réaction à adopter face à un maître chanteur en ligne est d’ignorer sa menace. En effet, en répondant, certaines personnes se font avoir et livrent encore plus d’informations sur elles, ce qui donne plus de matière au malfaiteur pour les faire chanter.
  • Alerter les autorités compétentes : Quand vous constatez le chantage, tournez-vous vers les autorités compétentes en la matière. Conservez les messages, courriels ou autres écrits que vous aura envoyé le maître chanteur, ils serviront de preuves.
  • Parlez-en à votre entourage : Les maîtres chanteurs en ligne s’en prennent le plus souvent à votre entourage (personnel et/ou professionnel) dès lors qu’ils ont commencé leur chantage avec vous. Ils récupèrent le maximum d’informations sur les réseaux sociaux et ils s’en servent pour agrandir leur liste de victimes.

Si les vidéos ou photos compromettantes ont été mises en ligne, contactez directement le support pour leur demander de les retirer. Vous pouvez également demander au moteur de recherche de déréférencer le lien. Dans ces situations, contactez-nous.

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